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De la résilience pour les jeunes créateurs

Comment créer les conditions de réussite pour l'émergence d'un écosystème des industries créatives

· Culture,Expression,Mode durable,Danse,Sport

Un hackathon pour comprendre les besoins des créateurs

A l'occasion du Geneva Resilience Hack, organisé par Open Geneva pour préparer la résilience de Genève en sortie de crise du COVID19, nous étions conviés à participer à un hackathon 100% en ligne.

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Pendant ce hackathon, nous avons pu échanger avec des coachs et des mentors, et avec des jeunes designers pour comprendre leurs envies, leurs réussites, les obstacles qu'elles/ils rencontrent dans leur volonté de changer de paradigme, de ne plus rejoindre les grands groupes, mais plutôt de créer leur propre marque, leur entreprise, leur collection, et d'exprimer leur créativité à leur façon.

Bien sûr, nous savons que le secteur de la mode est très concurrentiel. Beaucoup de rêves, d'attentes et d'espoir, et finalement peu de succès économique retentissant.

Nous avons cherché à comprendre pourquoi.

  • Pourquoi le talent des acteurs de l'industrie culturelle et créative ne se traduit pas nécessairement en réussite économique ?
  • Est-ce que la crise du COVID19 a augmenté les difficultés ou révélé de nouvelles opportunités pour les designers ?
  • Comment font les autres villes et pays qui ont l'ambition de faire émerger un écosystème de la mode durable ?
  • Quel plan d'actions faudrait-il mettre en place pour que des scale-ups, des licornes de l'industrie de la mode durable, naissent, s'établissent et se développent à Genève ?

Les programmes de formation et les dispositifs d'amorçage existent et permettent déjà d'accompagner les jeunes créateurs et les jeunes créatrices, alors que faut-il faire de plus pour maximiser leurs chances de succès.

Un mauvais moment pour arriver sur le marché du travail ?

Déjà confronté à la crise du COVID19 pour leurs études et leurs examens, les futurs jeunes diplômés vont arriver sur un marché du travail, encore plus concurrentiel, et il est probable qu'un certain nombre de groupes de luxe et de mode, ne leur offre pas autant d'emplois qu'avant la crise du COVID19. Certains de leurs aînés ont été un peu déçu par l'expérience que ces grandes multinationales leur ont proposé ces dernières années.

Indépendamment du virus, une proportion croissante des promotions de jeunes diplômés se destine à devenir indépendant(e), souhaite créer leur propre collection, leur propre marque, leur propre univers, pour exprimer le plus librement possible leur créativité. C'est aussi la possibilité de vivre une vie plus libre et d'adopter un style de vie de type "slasher", qui correspond aux attentes des millenials.

Avec la crise du COVID19, le plan B (entrepreneuriat) va-t-il devenir le plan A (rejoindre un grand groupe) ?

Directrice artistique dans un grand groupe ou cheffe d'entreprise ? Comment choisir la meilleure option en post-crise du COVID19 ?

Même si certains groupes de luxe affichent des bons résultats, plusieurs acteurs de l'industrie de la mode sont déjà en liquidation. Comment cela va se traduire en terme de recrutement de jeune talent ? Doit-on faire l'hypothèse qu'il y aura peu de places et peu d'élus ?

Dès lors, le plan B, créer son label, celui qu'on voudrait vraiment réaliser parce que c'est exactement ce qu'on veut faire, et correspondant 100% à nos aspirations, va-t-il devenir le plan A ?

N'est-ce pas finalement le parfait moment pour se lancer ?

Toutes ces questions, nous avons pu les poser à des jeunes designers locaux, qui tentent l'aventure entrepreneuriale. Ils/elles nous ont indiqué tout le chemin à parcourir pour réussir, mais aussi les challenges exacerbés auxquels ils/elles sont confrontés.

  • Comment produire quand les ateliers habituels sont réquisitionnés pour produire des masques ?
  • Comment accéder au parc machine lorsque la priorité est systématiquement donnée au grand groupe et aux grandes séries ?
  • Comment livrer une collection et respecter ses engagements lorsque les frontières sont fermées et que la chaîne d'approvisionnement est rompue et que la logistique aérienne ne fonctionne plus ?
  • Comment lutter avec des rapports de force défavorable avec des fournisseurs de tissus ou des distributeurs gourmands en terme de marge ?
  • Comment mettre en pratique ses principes éthiques dans une collection responsable, durable et consciente sans se retrouver avec des coûts de production qui rendent toute vente impossible ?

Il ne suffit pas de produire très cher pour vendre du luxe

En première lecture, on peut se dire que la crise du COVID19 a du bon, et que c'est l'occasion de redécouvrir les petits ateliers locaux, les petits artisans locaux et de les faire travailler.

Certes, l'opportunité est belle, et a priori tout le monde adhère à l'idée de travailler avec des acteurs locaux, de proximité.

Ce n'est toutefois pas aussi simple, car la réalité des comportements d'achats n'a pas évolué et le prix reste un facteur de décision.

Entre un T-shirt à 5 euros et un T-shirt à 40 euros, pas facile de vendre celui à 40 euros, même si c'est de la slow fashion, du coton bio et si on connaît la créatrice et le couturier.

Qui peut s'acheter un sac à 350 francs suisses en bâche recyclée ? On y réfléchit quand même à deux fois.

C'est sans doute là l'enjeu majeur de la mode durable et éthique. Trouver le positionnement prix pertinent pour trouver son marché tout en restant fidèle à ses principes environnementaux et sociétaux.

Un écosystème émergent se met en action

En dialoguant avec ces jeunes diplômés, je crois véritablement que c'est le moment de leur "donner les clés".

Ils ont l'énergie, la motivation et la volonté de métamorphoser l'industrie de la mode.

Il faut métamorphoser plusieurs pratiques qui sont obsolètes.

  • Remplacer l'opacité par la transparence
  • Substituer la compétition féroce par de l'entraide et du co-design
  • Faciliter le prototypage et les petits séries
  • Eliminer tous les km superflus délirants que font nos habits avant de finir dans nos garde-robes
  • Réinventer l'expérience client
  • Inventer de nouveaux services pour les fidéliser
  • Réindustrialiser la région avec une nouvelle génération de machines spécifiquement dédiées aux créatrices et aux créateurs de mode.
J'ai la conviction que les jeunes diplômés ont l'ambition de changer cette industrie, de changer la mentalité de l'industrie et de créer de nouveaux endroits à leur image.
  • Des endroits où le style de vie, le mode de vie et le sens du beau sont rois.
  • Des endroits où on créé, on innove et on s'exprime sans contrainte.
  • Des endroits ouverts sur le monde et inspirés par toutes les cultures.
  • Des endroits où l'on invente le succès commercial et financier des projets créatifs

Pourquoi avons-nous besoin de vous ?

En participant à un hackathon, notre volonté est de créer cette étincelle initiale, celle qui met l'écosystème en mouvement. Les coachs, mentors et participants ont créer la version 0.1 de ce bel écosystème idyllique. Celui dont tout parent rêve pour ses ados ou ses enfants. Celui que les jeunes diplômes doivent co-créer, et co-gérer.

Maintenant il reste encore beaucoup de travail à accomplir car le challenge est ambitieux et les obstacles COVID et non-COVID sont bien réels.

Nous n'y arriverons évidemment pas tout seul, et cela passera par la création de communautés de valeur. C'est peut-être toi le prochain animateur de cette communauté, c'est peut-être toi la prochaine directrice de cet écosystème.

Nous aurons besoin de financeurs, de fonds ESG, des créateurs bien sûr, des acteurs du financement de l'innovation, de grands designers pour partager leurs expériences, de collectif de designers et de communautés de consomm'acteurs responsables.

Comment faire pour nous aider ?

Pour que l'étincelle ne soit pas qu'une étincelle, et pour qu'elle dure dans le temps, nous avons besoin de vous et il y a plusieurs façons de nous aider.

- voter pour notre projet (le 6.2, Hack Your Style) entre 18h le 14 Juin 2020 et 15h le 15 juin 2020 sur ce Sparkboard ! Cette élection contribuera à identifier 3 projets coups de coeur qui pourront organiser une campagne de Crowdsupport. Faire partie des projets "coup de coeur" nous facilitera les prochaines étapes de mobilisation de l'écosystème de créateurs, des financeurs et des consomm'acteurs.

- rejoignez l'équipe au tout début de l'aventure

- parlez en autour de vous si vous connaissez de jeunes créateurs de mode durable, des investisseurs en ESG, des personnes qui ont réussi des Serie A / Serie B dans la mode.

et n'oubliez pas ...

Dans les six prochains mois, nous vous communiquerons nos états d'avancement et comment créateurs et consommateurs peuvent se retrouver pour métamorphoser nos industries créatives.

En nous soutenant, vous maximisez les chances de voir de jeunes créateurs réussir dans leur volonté de changer le monde, de créer des emplois directs et indirects et de répondre à l'urgence climatique.

Pour accéder à notre sparkboard, cliquez ici.

Pour toute question, merci de contacter yves.zieba@syntezia.com